Nos enfants
Beaucoup de nos sympathisants souhaiteraient en savoir plus sur les enfants que nous aidons.
Il est important de comprendre que l’école sert de sanctuaire, de lieu de calme, de sécurité
ainsi que d'apprentissage dans un environnement par ailleurs extrêmement difficile.
Voici l’histoire de quelques-unes de nos élèves.
Nous avons omis leurs noms et autres données d’identification afin de protéger leur vie privée.
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Le père de A est en fauteuil roulant après une blessure à la colonne vertébrale, et sa mère n'a aucune éducation. La mère de A était secondée ã la maison par sa grand-mère qui est décédée il y a un peu plus d'un an. Un nouveau bébé est né peu après. A a été négligé par ses parents qui n'ont pas su faire face. L’an passé, il n’apportait pas de déjeuner à apporter à l'école ; ses amis ainsi que les professeurs l'ont aidé. Cette situation ne pouvait pas durer ; afin qu'il ait au moins un bon repas par jour, nous avons demandé à ses parrains de l'aider en lui offrant un déjeuner tous les jours, fourni par un cuisinier de l'école. Coût par an : 175 dollars.
Le père de B est mort il y a trois ans, alors qu'il n'était pas encore adolescent, et la santé mentale de sa mère s'est détériorée. Elle a quitté la région et vit dans son village natal. B vit maintenant chez les parents d'une jeune fille qui fréquente également l'école Nicolas. La famille de 9 personnes vit dans une pièce à environ 3 km de l'école Nicolas. Les frais de scolarité de B sont payés par son parrain et ses hôtes reçoivent son allocation de soutien à domicile de 10 $/mois pour payer sa nourriture et ses fournitures scolaires.
C a maintenant 8 ans et sa mère est décédée. Il avait un frère aîné qui s'est noyé car il n'y avait personne à la maison pour s'occuper de lui, son père étant parti travailler. C vit seul à la maison lorsque son père est au travail. Il est devenu problématique et notre directrice des services sociaux pour étudiants, Sara, lui a donné des conseils. Aujourd'hui, il a amélioré son travail scolaire, mais il souffre d’une alimentation très pauvre. Il doit souvent préparer son propre déjeuner car son père travaille comme gardien de nuit et de jour. Il bénéficie à l’école de notre programme alimentaire additionnelle, et ses parrains lui financent un déjeuner quotidien a l’école a un coût de $0,75 par jour.
Le père de D a un problème de vessie dû à une blessure de guerre et doit utiliser un sac pour la collecte de l'urine. Le véritable nom de D signifie "complet" car son père pensait qu'il ne pouvait pas avoir d'enfants, et quand elle est arrivée, sa vie était complète. Elle est parmi les meilleures élèves de sa classe ; c'est une élève brillante et certainement un signe d'espoir pour l'avenir de son père.
E vivait à la maison avec ses parents et ses frères aînés. Ses parents avaient été combattants pendant la guerre civile et sa mère est restée dans l’armée a l’issue du conflit. Elle était affectée à la force éthiopienne de maintien de la paix au Sud-Soudan. Pendant son absence, elle envoyait l'argent à son mari. A son retour, elle a découvert que son mari vivait avec une autre femme et que ses enfants étaient négligés. Leur literie était infestée et les enfants avaient des parasites dans la peau. La mère d'E a divorcé, son fils et sa fille ont emménagé avec elle dans un logement loué. Elle a perdu toutes ses économies et a dû repartir de zéro. Nous lui avons donc donné un emploi de femme de ménage à l'école et lui avons versé le premier mois de loyer sur notre fonds d'urgence. Son fils aîné est à l'université, ses frais sont donc pris en charge par le gouvernement, à condition qu'il rende des services lorsqu'il remplit les conditions requises (c'est une pratique normale). E était un excellent élève, mais ses notes ont chuté cette année. Cependant, nous sommes optimistes maintenant que nous avons aidé sa mère et toute la famille à se rétablir.
S est candidate à une université à l'étranger et nous a écrit ce qui suit à son sujet :
« Je m'appelle S. Je suis née à Mekelle, la capitale du Tigré en Éthiopie. Je suis allée à l'école depuis l'âge de 3 ans. J'adore l'école. J'aime aussi la musique et le sport. Je peux parler différentes langues, comme les langues locales : le tigrigna et l'amharique, ainsi que les langues internationales comme l'anglais et l'arabe.
J'ai commencé à chanter à l'âge de 3 ans. Quand j'étais petite, je disais que je voulais être une superstar, puis j'ai commencé à chanter à l'école Nicolas Robinson et cela m'a donné l'occasion de chanter sur différentes scènes. Ma plus grande réussite jusqu'à présent dans le domaine de la musique est d'avoir remporté le concours de talents 2016 qui s'est tenu dans la ville de Mekelle.
Je suis aussi bonne en sport, je joue au basket et au football. Je joue au foot avec mes camarades de classe et je représente ma classe dans les compétitions avec les autres classes.
Je suis membre du conseil des étudiants, au sein duquel nous évaluons les points forts et les points faibles des élèves et nous signalons les choses qui devraient être améliorées. Je suis également assistante dans les clubs de musique, de littérature et de charité. Le club caritatif, que je dirige, collecte de l'argent et des vêtements auprès des étudiants pendant les vacances et les jours de fête. Ensuite, nous donnons les vêtements aux orphelins et l'argent aux sans-abri et aux personnes dans le besoin. Je participe également à un club de lutte contre la toxicomanie. Je donne donc des conseils aux personnes dépendantes et cela me donne une satisfaction interne de les voir s'améliorer et mener une vie saine. J'ai suivi avec succès une formation sur le VIH à l'école et sur la réduction des risques. »